Le nouveau départ d'Alain, l'homme des bois

Alain est sorti des fourrés. Ce lundi, sous un soleil blanc de printemps, assis sur un banc près des Arènes, il se confie sans détour, le regard alerte. Aiguisé. Le regard d'un homme qui a « repris du poil de la bête, » explique-t-il, après une période difficile, sans toit. Il y avait bien sûr cette cabane, dans une forêt de Montaudran, qui lui avait valu le surnom « d'homme des bois. » Une vie dans la nature, sans rien, qu'il ne souhaite à personne.
Sa voix, assurée, raconte aujourd'hui plus l'avenir qu'un passé âpre, qu'il a choisi de laisser derrière lui. Un passé de blessures et de souffrances. Ses propos sont ceux d'un homme qui a vécu, qui a « cerné l'humain et qui n'est plus surpris par celui-ci, » assure-t-il. Car à 60 ans et après de longs mois de galère, Alain voit le ciel se dégager.
L'ancien anesthésiste et fils de militaire a changé, a repris le contrôle de sa vie sans toutefois perdre ce caractère bien trempé. Il a revu sa fille, a rencontré un petit-fils qu'il n'avait jamais vu. Il a surtout retrouvé sa mère, 92 ans, qu'il croyait morte. Retraite, CMU, la paperasserie est presque terminée pour Alain avec, dès juin, un appartement à la clé.
Cette situation retrouvée, Alain la doit à ces inconnus d'hier, amis d'aujourd'hui, comme Cédric, ce policier qui l'avait découvert en février. Alain, qui a toujours préféré apporter de l'aide plutôt que d'en recevoir, ne perd pas de temps : la création d'une fondation, toujours sans nom mais à la devise déjà bien réfléchie « Des humains au service de l'humain, » est sur les rails. Il explique, déterminé, qu'il aimerait grâce à cette fondation, éviter à des personnes de se retrouver dans la même situation. « L'aide m'a touché au plus profond, je veux que les autres en profitent ! »

6 mois > En forêt. Six mois de calvaire, dans une cabane de fortune, faite de bâche et de branches, Alain aura passé six mois à vivre dans une forêt de la périphérie toulousaine.

Terriblement touché par l'aide et l'implication des personnes qui lui ont directement ou indirectement permis de sortir de cette forêt, Alain publiera « demain ou après-demain » une lettre de remerciement sur le groupe Facebook « On peut tous aider Alain. » Le soutien des membres du groupe lui avait notamment permis d'obtenir une caravane, retapée par des artisans.

Après des années de galère, et grâce à une volonté à toute épreuve, Alain devrait bientôt quitter sa cabane pour retrouver le confort d'une vraie chambre.

Sans domicile fixe, Alain survit depuis six mois dans une forêt en attendant un meilleur sort. Suite à l'article parue dans nos colonnes, un élan de solidarité s'est mis en place pour lui venir en aide.

Lors du premier article, Alain avait souhaité rester anonyme le temps de reprendre contact avec sa fille qui avait lancé un avis de recherche

Source : La depeche