Séquestrée par sa mère qui voulait la marier

La lycéenne de 18 ans d'origine algérienne qui s'est présentée la semaine dernière au commissariat de Toulon, a bien été victime de violences aggravées de la part de sa famille. Sa propre mère a reconnu durant sa garde-à-vue l'avoir enlevée et séquestré. Elle serait à l'origine des coups portés sur sa propre fille au motif qu'elle refusait d'être mariée en Algérie à un homme de 30 ans. Son autre "tort" : sa fille entretenait une relation avec un jeune homme non musulman. La jeune fille a affirmé aux policiers qu'elle avait été maintenue par ses deux soeurs, âgées de 14 et 16 ans. Elle a ensuite été frappée et violentée à l'aide d'un couteau par sa mère, âgée de 52 ans. Selon une source proche du dossier, un examen médical a confirmé les dires de la lycéenne, réfutant notamment l'hypothèse d'une auto-mutilation. Une interruption totale de travail de cinq jours lui a été délivrée. Le parquet de Toulon a ouvert une information judiciaire pour «enlèvement, séquestration, violences aggravées». Le 7 novembre, sa mère et ses deux soeurs ont été interpellées et placées en garde-à-vue. Elles ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer toutes les semaines au commissariat et confiscation de leur passeport. Egalement arrêtés, le père de famille et un frère de la victime, âgé de 10 ans, ont de leur côté dit aux policiers qu'il ne s'était rien passé. Aucune poursuite n'a été retenue à leur encontre. Le visage et l'abdomen lacérés par un couteau Les faits remontent au 4 novembre lorsque les parents de la jeune fille, qui vit depuis une semaine avec un lycéen de son âge, non musulman, parviennent à l'attirer dans la rue où elle est enlevée dans une voiture. Forcée à rentrer au domicile familial, elle y subit des violences d'une rare cruauté. La mère aurait utilisé un couteau et marqué sa fille au visage, sur les deux joues. Avec la lame, elle aurait également tracé les lettres U, T et E sur le ventre de la jeune femme. Un examen gynécologique a également confirmé d'autres mutilations sur les parties intimes de la jeune fille. Libérée dans la nuit, celle-ci s'est réfugiée au commissariat où elle a déposé plainte. Dans un premier temps, la jeune femme n'a évoqué que la séquestration et les marques sur son visage. Mais, le 6 novembre, accompagnée de son petit ami, elle est revenue pour une nouvelle déposition et a montré aux enquêteurs son ventre.

Source : Le Parisien 2008