« Je voyais ma fille souffrir et je ne pouvais rien faire »

La petite Célia, 9 ans, a été grièvement mordue par des chiens, vendredi dans une casse auto. Elle accompagnait sa mère, Samia, qui nous livre son témoignage de l’agression.

Elle en a encore pour une bonne semaine d’hospitalisation, avec, pour horizon, le sourire de ses proches et de la morphine en perfusion. Timide enfant de 9 ans, Célia a été admise en urgence à l’hôpital de Lagny-sur-Marne après avoir été gravement mordue par des chiens, vendredi dernier dans une casse auto du Pin, à proximité de Chelles.

Une enquête est toujours en cours au commissariat de Chelles sur cette affaire.

Vendredi matin, la petite fille accompagnait sa mère, Samia, venue acheter un nouveau pare-chocs pour sa voiture. « Il était environ 10h30, on cherchait le gérant, près de l’accueil, quand deux gros chiens ont foncé sur nous, suivis d’un troisième, qui est sorti de nulle part », raconte Samia. Deux des molosses, un malinois et une sorte de dogo canario, étaient les animaux de garde de la casse. Le troisième reste inconnu. Aucun n’était attaché.


« Ma fille a peur des chiens. Quand elle les a vus, elle a eu le réflexe de courir, mais je l’ai arrêtée, se souvient Samia Chaabi. On a tenté de rester calmes, les animaux lui ont quand même sauté dessus. » Mordue à la fesse, au ventre, à la cuisse et au bras, la petite est tombée à terre, dans un état sérieux. « J’ai essayé d’éloigner les chiens en leur donnant des coups avec mon sac à main, mais ils ne lâchaient pas prise, poursuit la mère. Je gardais Célia contre moi en protégeant son cou et son visage, mais je me sentais si impuissante! Je la voyais souffrir et je ne pouvais rien faire… »

Le père du propriétaire, un septuagénaire, muni d’un bâton, a réussi à faire fuir les bêtes au prix d’une morsure à la pommette, qui l’a également fait chuter. Pendant ce temps, la mère, prise de panique, a cassé une vitre du bâtiment d’accueil pour y abriter sa fille. « Personne ne nous a aidées, aucun des clients n’a appelé les secours, s’indigne Samia. C’était comme si on comptait pour rien. Le patron m’a laissée partir seule, avec ma fille qui saignait dans mes bras. Voilà ce qui me laisse le plus de séquelles… »

A la suite de la plainte déposée par la famille, le malinois et l’autre molosse, qui ne disposaient pas de carnets de vaccination, ont été remis à la fourrière. Le propriétaire a été placé lundi en garde à vue, pour « violences involontaires par négligence et omission de porter secours », puis relâché en attendant la poursuite des investigations de police.

Si ses animaux ne figuraient pas sur la liste des chiens dangereux, le gérant de Men Autos risque tout de même une sanction pénale. Car « tout propriétaire est responsable des blessures que peut causer leur animal, c’est un délit », explique une source policière. La mère de Célia, tout comme son frère et ses proches qui défilent depuis vendredi à son chevet, entend « aller jusqu’au bout » de la procédure. « Question de responsabilité, explique-t-elle. Ce qui nous est tombé dessus aurait pu arriver à n’importe qui. »

La petite Célia, selon les premières estimations des médecins, s’est vu délivrer l’équivalent de deux mois d’arrêt de travail.